1971 - 2021 : Les 50 ans du ministère
de l'environnement

Présentation

Historique

Thématiques

Carte

Galerie

Ressources

Actualités
MENU


Edmond Pierre : Biographie

Suivant

Biographie réalisée par la société nationale de la protection de la nature

Edmond Perrier naît le 9 mai 1844 à Tulle et meurt à Paris le 31 juillet 1921. Après son baccalauréat ès sciences (1860), il entre à l’École normale supérieure en 1864 et obtient la licence ès sciences mathématiques et physiques en 1866 et l’agrégation de sciences physiques en 1867. Dès 1868 aide-naturaliste du zoologiste Lacaze-Duthiers (chaire d’Histoire naturelle des mollusques, des vers et des zoophytes au MNHN), il devient en 1869 licencié ès sciences naturelles et docteur. Il remplace Lacaze-Duthiers comme professeur en 1876 puis obtient la chaire d’Anatomie comparée en 1903. En 1900, il remplace Alphonse Milne-Edwards comme directeur du MNHN, poste qu’il occupe jusqu’en 1919. Personnage « gai, vif, séduisant », il imprime fortement sa marque sur le MNHN en préservant son indépendance face à l’Université, en établissant son autonomie financière, en l’orientant vers les études coloniales. Outre le Muséum, il occupe des places de choix dans diverses institutions françaises : président de la SZF en 1879, membre de l’académie des Sciences en 1892 puis président en 1915, membre de l’Association française pour l’avancement des sciences et du Comité des travaux historiques et scientifiques. Par ailleurs, il est membre, entre autres, de l’Académie royale des sciences de Suède, des Académies de Lisbonne et de Madrid, commandeur de la Légion d’honneur et du Mérite agricole, docteur honoris causa de l’université d’Oxford.

Quand il accède à la présidence de la Société d’acclimatation en 1901, celle-ci est dans une situation catastrophique : au bord de la faillite financière, elle peut à peine payer ses loyers, n’édite plus régulièrement son Bulletin, voit ses adhérents la fuir. En quelques années, en s’appuyant sur une équipe de direction renouvelée et stable, Edmond Perrier permet son rétablissement, la remet au travail et lui redonne une large part de son lustre et de son influence d’antan. Pour les sociétaires du début du xxe siècle, Edmond Perrier apparaît comme le sauveur de l’association.

Simultanément il conduit, avec d’autres, deux réorientations stratégiques. Il infléchit les travaux « utilitaires » de la Société vers les colonies et retisse des liens tant avec le MNHN, qu’il préside, qu’avec le ministère des Colonies. Il inscrit ensuite, comme jamais auparavant, la protection de la nature à l’agenda de la Société et rend ainsi visible la lente maturation de cette thématique à la fin du XIXe siècle. Edmond Perrier prononce plusieurs discours vibrants, écrit plusieurs livres et sensibilise à cet enjeu les plus hautes personnalités de l’État (Président de la République, ministres des Colonies et de l’Agriculture). Il dénonce les destructions croissantes causées par l’homme, et notamment les extinctions d’espèces, mais aussi la surexploitation des ressources naturelles. Il rejette l’idée que les êtres vivants puissent être classés par l’homme en « utiles » ou en « nuisibles ». Il appelle à la création de parcs naturels, de réserves. Il énonce dès 1913 une morale des « générations à venir » : « Chaque génération humaine n’est qu’usufruitière des productions spontanées du sol ; le droit d’en user à sa guise, selon ses besoins réels, ne saurait lui être contesté ; mais ce droit implique pour elle un devoir : celui de ne pas tarir leur source et de transmettre aux générations qui la suivent un monde aussi riche que celui qu’elle a reçu de ses devancières. » Concrètement, parmi d’autres actions, il soutient la protection du castor du Rhône en 1909, il favorise la création de la LPO et de la réserve des Sept-Îles en 1912, il s’engage dans la lutte contre le commerce des plumes de parure.

S’il n’est pas seul à porter cette nouvelle orientation de la Société d’acclimatation vers la protection de la nature, dont nous sommes les héritiers directs, Edmond Perrier en demeure, parce qu’il s’en est fait le porte-étendard, une des figures les plus marquantes.