Ressources
>Inventaires d’archives privées (2600 - 2828ml - 5 To archives numériques)
>Personnalités - niveau national (28 - 76 ml - 795 Mo)
>Kervern Georges-Yves, ingénieur des mines
Don des dossiers aux Archives nationales. Voir fonds d’archives de l’ Institut pour la maîtrise des risques
(site Internet Archives nationales)
Répertoire détaillé (site Internet Archives nationales)
Versement 20100225
Georges-Yves Kervern , ingénieur, expert en risques
Introduction
Le présent fonds est un don de l’épouse de Georges-Yves Kervern, recueilli à son domicile peu de temps après le décès de celui-ci et retraçant un pan essentiel d’une carrière aux multiples facettes.
G.Y. Kervern (1935-2008), polytechnicien et ingénieur des mines, a effectué une grande partie de sa carrière dans le secteur privé, en particulier à Péchiney et à l’UAP, après un passage au ministère de l’Industrie de 1961 à 1968. Devenu spécialiste de la gestion des risques, enseignant et initiateur de nombreux projets, il avait été nommé en 1997 au Conseil national d’évaluation de la Recherche (CNER).
Il est, avec quelques autres penseurs, à l’origine d’une démarche encore peu connue : la cindynique. Le fonds particulier G.Y. Kervern n’est pas celui d’un haut fonctionnaire de l’Environnement ou de l’Equipement, on n’y trouvera pas les missions et les rapports qui constituent le fruit des postes successifs, ce n’est pas non plus l’empreinte de son parcours personnel et professionnel mais les « outils de travail  » qu’il a rassemblés autour d’un objet intellectuel qui touche l’essence même des administrations précitées.
La cindynique, qui se veut la science du danger et reprend la racine grecque du mot, a été fondée en décembre 1987 à la suite d’un colloque international réunissant à l’UNESCO plus de mille experts des risques technologiques majeurs à l’initiative de l’Association française des cadres dirigeants pour le progrès social et économique (ACADI) présidée par G. Y. Kervern. A cette époque, les grandes entreprises s’interrogeaient sur le développement d’une nouvelle fonction spécifique, le « Risk manager  » [1], plus réfléchie et aussi plus « moderne  » que le traditionnel responsable de la sécurité.
Accidents et catastrophes industriels avaient déjà été regroupés et analysés dés 1979 par Patrick Lagadec, ingénieur de recherche au Laboratoire d’économétrie de l’Ecole Polytechnique, sous l’étiquette de « risques technologiques majeurs  ». La France se dota entre 1984 et 1986 d’un Secrétariat d’Etat chargé de la Prévention des risques technologiques et naturels majeurs tenu par le vulcanologue Haroun Tazieff.
La réflexion cindynique va progresser au cours de séminaires tenus en 1989 et 1992 puis se déployer à travers diverses institutions : l’Institut européen des cindyniques créé en janvier 1990 dont les présidents ont été Pierre Tanguy puis Claude Frantzen, Cindynopolis en 1999. Les pôles d’enseignement se multiplient également : l’Ecole des mines de Paris qui inaugure une chaire de Sécurité industrielle en novembre 2006, dés les années 1990 les cours de G. Y. Kervern à la Sorbonne et à Lyon en matière de gestion globale des risques et des crises ainsi que de nombreux autres cursus.
G. Y. Kervern distingue trois générations de recherches cindyniques : la première (1987-1994) correspond à la question du risque technologique majeur illustrée par plusieurs catastrophes, la seconde (1994-2001) abordait le risque psychologique en transférant les premiers concepts cindyniques vers la société civile représentée ici par la famille, la ville, la santé publique, enfin la troisième serait celle de la « menace anthropologique majeure  », soit le terrorisme, les conflits mais aussi la transformation totale du milieu naturel, son artificialisation par des technologies non réversibles.
L’ambition de ses géniteurs qui peuvent la présenter hors de son cadre originel comme « un nouveau paradigme en sciences sociales  » et une formalisation toujours plus poussée pour maîtriser la complexité ont conduit au transfert progressif des cindyniques des activités des risk-managers industriels vers les sciences humaines, la sociologie mais aussi le milieu des psycho-thérapeutes qui en ont repris très vite les concepts.
G.Y. Kervern s’est ainsi placé à l’orée d’une multitudes de chemins qui demandent a être explorés.
Sommaire
Dossiers de Georges-Yves Kervern, ingénieur des mines, expert en risques
Art 1-2 : données propres à Georges-Yves Kervern, 1991-2008
Art 3-9 : évolution formalisée de la démarche cindynique (évaluation des risques), épistémologie et modélisation de la complexité, anthropologie cindynique, 1989-2006.
Art 10-24 : diffusion de la cindynique : instituts et outils, enseignement et colloques, 1987-2008.
Art 25-34 : politique et gestion des risques : systèmes, organisation et réponses, gestion territoriale, 1987-2008
Art 35-50 : application casuelle de la cindynique : risques des réseaux et organisations humaines, risques naturels, 1988-2008.
Communicabilité : libre
Nombre d’articles : 50
Métrage linéaire : 5 (16 dimabs)
Lieu de conservation : Archives nationales (coordonnées)
[1] Le « Risk manager  » a été inventé en 1956 par Russel Gallagher des assurances Philco dans la Harvard business review, en France les « gestionnaires de risque  » sont notamment représentés par l’Association pour le management des risques et des assurances dans l’entreprise (AMRAE)