Histoire de la protection de la nature et de l’environnement
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1970 : le moment des cent mesures pour l’environnement

Cet appel à contributions vise à préparer une manifestation prenant pour cadre la commémoration des 50 ans de l’institutionnalisation de l’environnement en France.

De la même manière que le Plan National pour l’Environnement ou le Grenelle de l’environnement ont marqué l’histoire du domaine public de l’environnement par leur ampleur intersectorielle, et leur portée sur l’efficacité de l’action publique, les « 100 mesures » décidées par une lettre du Premier ministre Jacques Chaban-Delmas le 24 octobre 1969 et présentées en conseil des ministres en juin 1970, ont marqué un tournant dans la prise en compte publique de l’environnement. Ces 100 mesures représentent un premier essai d’agrégation d’instruments d’action publique, d’expérimentations locales, de planification…. d’autant plus important qu’elles arrivent avant la création d’un ministère dédié. C’est avec elles que les médias vont pour la première fois relayer à leur public le terme « environnement ».

Dans le cadre de la commémoration du 50ème anniversaire de la création du premier ministère en charge de la protection de la nature et de l’environnement en 1971, l’AHPNE, associée au comité d’histoire du ministère de la Transition écologique et aux Archives nationales, se proposent d’organiser une journée d’étude entièrement consacrée au « moment » des 100 mesures. Cette journée se déroulera le 3 février 2021.

En 6 mois de travail entre octobre 1969 et juin 1970, la préparation des 100 mesures synthétise une activité multi-échelle, avec la consultation de plusieurs centaines d’associations et de 14 ministères, dans un contexte international favorable (année européenne de la Nature, préparation du sommet des Nations Unies de Stockholm, création de l’EPA aux USA). Elle ne correspond pas à la confection d’une politique publique classique avec des moyens en argent et en personnel. Elle vise plutôt, à coût constant, à démontrer la faisabilité d’une réorganisation de l’action publique qui prenne en compte les nouvelles préoccupations écologiques issues des mutations scientifiques et des bouleversements matériels de la France d’après-guerre.
Il s’agira, dans cette journée d’étude, de revenir sur les histoires qui se croisent dans la mise au point des 100 mesures avec le double souci affiché à l’époque, de décloisonner les logiques des politiques publiques et d’avoir un esprit de suite, pour, grâce à un suivi par les services du Premier ministre et de conseillers qui gravitaient autour de la DATAR (Délégation à l’Aménagement du Territoire et à l’Action Régionale), s’assurer que les mesures portent à conséquence.
La journée s’intéressera à la fois :
  à l’histoire de la programmation et de la commande publique des sciences, avec notamment les formations en écologie et le rôle de la DGRST ;
  à l’histoire du travail administratif représenté par la mise au point de mesures ;
  au décryptage de ce que pouvaient représenter ces mesures, si on les situe dans la moyenne durée des domaines d’action où elles s’inscrivaient (lutte contre la pollution, aménagement rural, enseignement, etc.) ;
  au positionnement des activités et projets réunis dans les 100 mesures, avec un souci de les ancrer dans des expériences locales et une démarche inspirée de l’aménagement du territoire. Dans cette optique, une seconde dimension concerne l’implication de la société civile et du monde socio-économique à travers l’appel aux associations et aux entreprises.
  à la réflexion sur des formes d’ingénierie d’État qui prônent l’innovation .
  aux migrations transnationales de modèles, de concepts, ou d’instruments d’action, qui donnent à cette effervescence du tournant 1970, sa qualité de « moment » historique ;
  - à l’histoire de la médiatisation des affaires d’environnement sur moyenne période (avant et après les 100 mesures) ;
  à l’histoire de la réactivité des milieux économiques notamment autour de la figure de Louis Armand à qui était commandé un Livre blanc en parallèle à l’élaboration des 100 mesures.
Il s’agira enfin de suivre l’application de certaines mesures dans le temps, pour examiner ce dont notre époque a hérité de ce moment fondateur.

Echéancier  :
 envoi d’un résumé de 250 mots maximum à Florian Charvolin et Stéphane Frioux
 30 octobre 2020 : retour aux déposants sur les communications retenues
 23 novembre 2020 : date limite d’envoi d’un résumé élargi de 2 pages par chacun des communicants pour être inséré dans un livret diffusé par internet avant la tenue de la journée.
 3 février 2021 : journée sur les 100 mesures pour l’environnement aux Archives nationales, à Pierrefitte-sur-Seine (en présentiel ou en virtuel, selon les conditions sanitaires du moment)


Par Henri Jaffeux
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