Histoire de la protection de la nature et de l’environnement
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BROSSELIN Michel (1936-1980)

Très tôt, Michel Brosselin s’intéresse à la nature, au travers de la fréquentation de la campagne voisine de Clermont-Ferrand et des voyages qu’il fait avec son père directeur commercial pour le secteur Moyen Orient de Michelin. Sa passion pour l’ornithologie développée dès son enfance (collection de dessins et de photographies d’oiseaux découpés dans des journaux et collés sur un cahier alors qu’il est à l’école primaire et ce pour se constituer une sorte de guide avant que ne paraissent les premiers ouvrages de vulgarisation sur les oiseaux). Cet intérêt se double au sortir de l’adolescence par une ouverture aux questions plus larges de protection de la nature et de développement, au travers de la lecture du « Printemps silencieux » (R. Carson, 1963), de « L’Équilibre de la nature » (L. et M. Milne, 1963), de « La danse avec le Diable » (G. Schwab, 1963), de « L’homme et la nature » (M-H. Julien, 1965) ou d’« Une terre pour les hommes » (P. Farine, 1965), etc., ouvrages qu’il annote avec soin. Dès les années 1956-1959, il milite au Groupe des jeunes ornithologistes et à la Société d’Etude et de Protection de la Nature en Bretagne (SEPNB) et fonde le Centre ornithologique Auvergne (1961).

Après une préparation aux écoles nationales d’agriculture à Mâcon et Fontainebleau dont il sort major en 1956, Michel Brosselin intègre l’Ecole Nationale Supérieure Agronomique (ENSA) de Rennes. Au sortir de l’école, il effectue son service militaire en Algérie, notamment à l’Ecole militaire d’Infanterie de Cherchell. Entré dans la vie professionnelle comme conseiller technique du Centre d’études techniques agricoles de Villefranche de Rouergue (Aveyron), il se marie avec Geneviève Binois. Le couple aura quatre enfants, Éric (1964), Florence (1968), Olivier (1970) et Bruno (1972).

Un des premiers pionniers de la protection de la nature des années soixante

Conseiller biologiste à partir de 1964, il en animera le réseau jusqu’en 1980 (Les conseillers biologistes départementaux institués par le ministère de l’Agriculture avaient pour mission de donner aux préfets et directeurs départementaux de l’Agriculture et de la Forêt, des avis sur les dates d’ouverture et de fermeture de la chasse, sur la gestion des « nuisibles », etc. Ils disparaîtront après la création des Conseils Départementaux de la Chasse et de la Faune Sauvage (CDCFS) en 1986.

Parallèlement à ses activités professionnelles, il s’investit dans le domaine de la connaissance et de la protection de la nature, en particulier dans l’ornithologie. Il fonde la Société d’Étude et de Protection de la Nature du Massif central (SEPNMC) en 1965. Il devient responsable de l’antenne de baguage Auvergne du Centre de Recherche sur les Migrations des Mammifères et des Oiseaux (CRMMO) du Muséum national d’histoire naturelle puis anime, avec son épouse, le stage ornithologique d’Ouessant en 1965 et en 1966, stage auquel participe le grand ornithologue genevois Paul Géroudet (c’est là que l’auteur de ces lignes fera la connaissance de Michel Brosselin). Il sera l’un des initiateurs de la transformation, en 1975, du CRMMO en Centre de Recherche sur la Biologie des Populations d’Oiseaux (CRBPO).

1965 est une année charnière dans la vie de Michel Brosselin. Ses compétences en ornithologique et en gestion des milieux conduisent le bureau MAR de l’Union Internationale de Conservation de la nature (UICN) à lui confier la responsabilité du secteur littoral atlantique de ce projet. Issu d’une réunion organisée en novembre 1962, aux Saintes-Maries-de-la-Mer, par l’UICN, le Bureau International de la Recherche sur la Sauvagine (BIRS) et le Conseil International pour la Préservation des Oiseaux (CIPO), le projet MAR (Marshes, marais, marismas, etc) avait pour but de « proposer un programme destiné à mieux faire connaître les valeurs des zones humides pour l’humanité et à contribuer à leur conservation ». Il quitte alors son poste de conseiller technique agricole en Aveyron et s’installe avec sa famille à Chantonnay, en Vendée, endroit stratégique pour les zones humides de l’Ouest qui sont alors l’objet d’un vaste programme de destruction (drainages, assèchement, polderisation, etc.) promu par les services du génie rural du ministère de l’Agriculture. Il va se dépenser sans compter dans ses nouvelles fonctions qu’il assumera jusqu’en 1970.

Un fondateur infatigable d’associations de protection de la nature et de l’environnement

Il est l’un des rares biologistes invités aux journées nationales d’études sur les parcs naturels régionaux de Lurs en 1966. C’est peu après, en 1968, qu’il fonde l’Association pour l’étude et la conservation des ressources naturelles en Vendée, dont l’une des actions majeures sera la mise en place et la création d’une réserve naturelle sur une zone humide importante, le communal de Saint-Denis-du-Payré (1976). Déjà, il s’était fait l’un des promoteurs de la réserve voisine de la baie de l’Aiguillon, troisième zone d’hivernage d’anatidés en France. En 1968, Michel Brosselin participe, avec les frères Jean-François et Michel Terrasse, à la fondation du Fonds d’Intervention pour les Rapaces (FIR) partie prenante ensuite avec la Fédération Française des Sociétés de Protection de la Nature (FFSPN) du lancement d’un programme de réintroduction du vautour fauve dans les Cévennes initié, dès 1967, avec la direction départementale de l’Agriculture et de la Forêt de Lozère et la toute jeune équipe du Parc national des Cévennes. Il sera, en 1969, le premier Français à bénéficier de l’International Short Course on the Administration of National Parks and Equivalent Reserves de la prestigieuse université d’Ann Arbor (Michigan). Cela lui vaut de prolonger son séjour aux États-Unis par une visite de parcs nationaux qui donnera lieu à un rapport au ministère français de l’Agriculture. Enfin, c’est en 1967-1968 que Michel Brosselin, participe à la fondation de la Fédération française des sociétés de protection de la nature (FFSPN), aujourd’hui France Nature Environnement (FNE). Il en sera administrateur (1968), secrétaire aux relations extérieures (1972), vice-président (1975) et trésorier (1978).

Directeur scientifique de la SNPN

L’année 1970 marque une nouvelle étape de la vie professionnelle de Michel Brosselin. Les activités du bureau MAR sont regroupées avec celles de la Société Nationale de Protection de la nature (SNPN), dont il devient directeur scientifique, poste qu’il occupera jusqu’à son décès. Il doit alors venir avec sa famille s’installer en région parisienne, à son grand regret. Foncièrement attaché au monde rural et notamment aux marais, prairies humides et autres paluds riches de leur beauté mystérieuse et de leur flore et faune sauvages diversifiées, il appréciait peu la vie citadine que lui imposent ses nouvelles responsabilités requérant une fréquentation assidue des responsables politiques et administratifs présents à Paris dans une France encore très centralisée.

Parallèlement à une action associative sur laquelle on reviendra plus loin, il déploie une activité scientifique qui se traduit par :

 l’élaboration de la première liste des sites méritant de devenir réserves naturelles préparées à l’aide de critères conçus par Albert Lucas et Pierre Dupont (SEPNB) produite en 1971-1972 (FFSPN-Ministère de l’Environnement). Cette liste participera du programme prioritaire de création des 100 réserves annoncé par le Comité Interministériel d’Action pour la Nature et l’Environnement (CIANE) de décembre 1973 ;
 l’élaboration d’un rapport sur « milieu naturel et environnement littoraux » réalisé, en 1972-1973, pour le ministère de l’Environnement ;
 la responsabilité au niveau français des comptages d’anatidés de 1974 à 1978 pour le compte du Bureau International de Recherche sur la Sauvagine (BIRS) ;
 la responsabilité scientifique d’une étude destinée à définir les mesures de protection de l’ours brun des Pyrénées demandée par l’Office national de la Chasse à la SNPN en 1978, travail qui se prolongera par une étude sur la dynamique des populations de cette espèce.

En 1976, Michel Brosselin obtient du professeur François Bourlière, alors président de la SNPN, de pouvoir retourner vivre à la campagne tout en assumant ses responsabilités de directeur scientifique de la SNPN. Il acquiert avec son épouse une exploitation agricole, à Chasnais, en Vendée, juste au-dessus de la réserve naturelle de Saint-Denis-du-Payré nouvellement créée et s’y installe avec sa famille. C’est là qu’il décédera, en 1980, dans une pâture de cette campagne vendéenne qu’il aimait tant, le thorax enfoncé par le taureau de son troupeau.

L’un des « quatre mousquetaires » de la Vanoise

A côté des maints déplacements lui permettant de développer une expérience de terrain engagée depuis longtemps et d’entretenir un réseau multiple d’hommes et de femmes devenus ses amis et convaincus comme lui de la nécessité de bien connaître pour bien protéger, Michel Brosselin n’hésite pas à s’investir dans de nombreuses responsabilités associatives, celles déjà citées, et aussi la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), dont il est secrétaire général de 1976 à 1980, l’Association Régionale pour la Protection des Oiseaux et de la Nature-Provence-Alpes-Côte d’azur et Corse (ARPON) dont il assume la présidence en 1979. C’est en tant que représentant de la FFSPN qu’il est membre du Conseil National de la Chasse et de la Faune Sauvage (CNCFS) de 1972 à 1980 et du Comité Faune-Flore du ministère de l’Environnement.

C’est encore au titre associatif qu’il va être partie prenante de nombreuses actions de protection de la nature. Lors de la campagne de défense du Parc national de la Vanoise (1969-1971), Michel Brosselin est l’un des animateurs de l’équipe nationale de la FFSPN. A ce titre, il figurera comme l’un des « Mousquetaires de la Vanoise » désignés par Le Journal du Dimanche (20 juin 1971) aux côtés de Christian Jouanin (SNPN), Jean-Pierre Raffin (FFSPN) et Antoine Reille (LPO) comme les vainqueurs de la première campagne de longue haleine ayant mobilisé massivement l’opinion publique en France et au-delà des frontières sur un thème de protection de la nature.
Il participe ensuite à la campagne (1970-1974) de défense de la vallée de Cervières, commune des Hautes-Alpes où le député-maire de Briançon, Paul Dijoud, se propose, contre la volonté des habitants de cette commune rurale, d’implanter une gigantesque station de sports d’hiver reliée à celle de Montgenèvre.

Co-rédacteur du Livre blanc sur l’énergie nucléaire

Le 13 décembre 1974, M. Denis Baudoin, délégué général à l’Information écrivait au président de la FFSPN, Pierre Aguesse, pour demander que la fédération participe à l’élaboration d’un « document de grande diffusion » permettant « au grand public et à ses représentants d’avoir accès directement à l’information la plus objective » (…) « sur le développement de l’énergie nucléaire » ajoutant « comme les débats relatifs au développement du programme nucléaire auront lieu dans la première moitié de 1975 et comme il serait souhaitable que chacun puisse y participer en pleine conscience de ses responsabilités vis-à-vis de l’avenir, je prévois l’achèvement de ce dossier dans un délai de deux mois ». Avec quelques responsables de la FFSPN, Michel Brosselin va donc s’atteler à la rédaction de la position de cette fédération sur l’énergie nucléaire. Le livre blanc, tiré à 100 000 exemplaires sera présenté à la presse le 18 avril 1975. Mais il ne sera jamais distribué, le ministère de l’Industrie dont le titulaire était alors M. d’Ornano s’opposant à sa diffusion. Comme le feront remarquer MM. Poujade (Le ministère de l’impossible. Calmann-Lévy, 1975) et Sauvy (La tragédie du pouvoir : quel avenir pour la France ? Calmann-Lévy, 1978), le CEA et EDF étant juges et parties en matière nucléaire et le secret étant l’un de leurs ressorts, il y avait tout lieu de penser que viendraient des années de doute et de démagogie en ce domaine. La teneur du travail élaboré par la FFSPN sera reprise dans un numéro spécial de Que choisir : « Nucléaire : le face à face » publié en 1977.

« VRP de la protection de la nature »

Michel Brosselin est aussi l’un des animateurs d’une équipe nationale de protecteurs de la nature qui s’emploie de 1970 à 1976 à faire sortir une loi sur la protection de la nature maintes fois annoncée et maintes fois repoussée (cf. Ph. Lebreton & J-P. Raffin. 2007. Les associations de protection de la nature : la loi de 1976 vue par les grandes associations naturalistes. Un coup de rétroviseur nécessaire. Actes des journées anniversaires de la loi du 10 juillet 1976 sur la protection de la nature. Medad-Sfde-Roc. pp.215-222.). C’est ainsi qu’en 1976, il fait partie de l’équipe des « VRP de la protection de la nature » qui font le siège, des semaines durant, des responsables politiques et des parlementaires appelés à voter enfin un texte, outil indispensable à la lutte contre l’érosion de la diversité biologique.

Un modernisateur des pratiques cynégétiques

Une part importante des activités multiples de Michel Brosselin a été consacrée à la chasse non pas en opposant systématique à ce loisir mais en promoteur d’une chasse raisonnable (on dirait maintenant « soutenable »), c’est-à-dire tenant compte de la biologie des espèces gibiers et des impacts négatifs de certaines pratiques cynégétiques sur divers autres éléments de la faune sauvage. Il sera à l’origine de la position constante de la FFSPN fort bien évoquée dans son dernier article publié en 1980 : « Chasse et Nature : le point de vue d’un protecteur des espèces ». Cette attitude l’avait conduit à écrire de très nombreux articles dans la Revue nationale de la chasse destinés à éclairer le monde cynégétique sur la connaissance des oiseaux d’eau, espèces gibiers ou espèces protégées, fréquentant les mêmes milieux, ces zones humides auxquelles il avait consacré l’essentiel de ses activités. Il s’efforcera de faire comprendre que l’on ne peut plus user des populations d’oiseaux migrateurs, notamment, comme d’une manne céleste à l’abondance infinie.

Ces migrateurs ailés auxquels il avait donné tant de temps et d’énergie l’accompagneront au-delà de son décès. En effet dès l’automne 1980, la FFSPN lance une souscription pour que soit érigée une stèle sur la tombe de Michel Brosselin. Robert Hainard est sollicité et accepte, offrant gracieusement une œuvre qu’il va réaliser et qui sera une plaque en bronze représentant des avocettes. Elle sera installée en 1983 et un double orne depuis 2010, l’entrée de la réserve naturelle St.Denis-du-Payré-Michel Brosselin.

La tâche n’était pas aisée face à des organisations de chasseurs pour qui, trop souvent, parler de limites était perçu comme un premier pas d’une stratégie visant à une interdiction totale. Comprenant très vite qu’une gestion des oiseaux migrateurs n’avait de sens qu’en tant qu’elle tenait compte aussi bien des cycles biologiques que du maintien des territoires utilisés lors des migrations depuis l’Afrique sub-sahélienne jusqu’au grand Nord européen, Michel Brosselin se fera un ardent propagateur du projet de directive européenne sur la conservation des oiseaux sauvages qui sera adoptée en 1979. Il saura convaincre Michel d’Ornano, ministre de l’Environnement et du Cadre de Vie. Clairvoyant, celui-ci vit rapidement ce qu’avait de novateur cette directive et combien elle pourrait permettre une modernisation de la chasse dont certains responsables avaient encore quelque mal à fonder les pratiques cynégétiques sur des concepts de gestion raisonnable.

Promoteur du dialogue entre chasseurs et protecteurs

Michel Brosselin ne pourra malheureusement pas suivre ce qu’il avait impulsé : l’élaboration d’une stratégie commune pour la protection des milieux et la résorption de pratiques de chasses obsolètes, initiée l’année de son décès entre le président de la FFSPN et le président de l’Union nationale des Présidents de fédérations départementales des chasseurs (UNPFDC).
La dynamique alors lancée était celle d’un travail en commun chasseurs-protecteurs centrée sur le maintien de la qualité des milieux indispensable tant aux espèces gibiers qu’aux autres espèces permettant un dialogue constructif qui conduirait à aborder plus tard les sujets qui fâchaient (les chasses dites traditionnelles, les nuisibles, les lâchers de gibier de tir, la loi Verdeille, etc.). Cette dynamique devait être freinée puis rompue après l’arrivée, en 1981, de Michel Crépeau au ministère de l’environnement. Donnant satisfaction à la frange dure des chasseurs ce dernier désavouait, de facto, les efforts entrepris.

Naturaliste de terrain avant tout mais également entraîneur et pédagogue, Michel Brosselin fut l’un des pionniers de la protection de la nature en France. Créateur d’associations, découvreurs et formateurs de femmes et d’hommes qui, suivant ses traces, deviendront ensuite responsables associatifs et / ou militants de la protection de la nature et de l’environnement. Il fut aussi un citoyen « engagé » en soutenant, à titre personnel et comme scientifique, la campagne aux élections présidentielles de René Dumont en 1974.

« Pardon, Seigneur, pour la nature piétinée... »

Au travers des multiples associations au sein desquelles il exerçait des responsabilités, il servait une idée : protéger la nature en fédérant les énergies. Cela le conduisait parfois à dépasser les intérêts trop particuliers, à ses yeux, de telle ou telle association. Il lui en était quelquefois fait grief. Il en souffrait. A des épreuves familiales, aux travaux dus à son installation à Chasnais en cette demeure vendéenne rêvée depuis longtemps, aux soucis que lui causait l’exploitation agricole de sa femme, s’étaient joints, les dernières années de sa vie, le poids des luttes incessantes et éprouvantes qu’il menait pour la sauvegarde de notre patrimoine naturel. Ces charges de plus en plus lourdes semblaient rendre Michel Brosselin plus secret, plus intérieur. Mais il restait ce sourire particulier qui m’avait tant frappé lors de ma première rencontre avec lui à Ouessant en 1965. Lors de ses obsèques dans la petite église de Chasnais où s’étaient retrouvés ses amis furent lues ces lignes :

« Seigneur, ayez pitié de nous !
Nous avons bâti des églises,
mais notre histoire est une guerre sans fin ;
nous avons construit des hôpitaux,
mais nous avons accepté, pour nos frères, la faim.
Pardon, Seigneur, pour la nature piétinée,
pour les forêts assassinées,
les rivières empoisonnées…
Pardon pour la bombe atomique,
le travail à la chaîne,
la machine à dévorer l’homme
et les blasphèmes de l’amour.
Donnez-nous le bonheur d’aimer notre devoir. »

Il avait souhaité cette prière, car c’était aussi cela Michel Brosselin.


Par Jean-Pierre Raffin

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