Malgré son apparente évidence, l’engagement de l’anarchisme français en faveur de l’écologie politique est un phénomène très récent. On sait toutefois que, dès le début du XXe siècle, une partie des militants libertaires se sont montrés sensibles aux thèses élaborées par les médecins naturistes et qu’ils ont présenté le retour à la nature comme une étape nécessaire à la régénération des individus et de la société. On peut alors se demander si les positions de ces anarchistes naturistes ne constituent pas l’une des sources de l’écologisme libertaire contemporain, et si leurs réalisations ont permis ou non de jeter les bases d’un projet d’organisation sociale fondé sur le respect du milieu naturel et le refus de sa domination. L’auteur de l’article, Arnaud Baubérot, tente d’éclairer cette question en étudiant le cas particulier de Louis Rimbault et de ses diverses expériences de vie dans des communautés libertaires, jusqu’à son décès en 1949. La Cité végétalienne Terre libérée, qu’il fonda près de Tours en 1923, et les positions qu’il a défendues dans ses écrits permettent de voir en lui, sinon un précurseur, du moins un homme à l’avant-garde de l’écologisme anarchiste.
Article à consulter dans la revue Le Mouvement Social 1/ 2014 (n° 246) , p. 63-74 .
URL : www.cairn.info/revue-le-mouvement-social-2014-1-page-63.htm.
DOI : 10.3917/lms.246.0063