Depuis plus d’un siècle la notion de « nuisible  » fait l’objet d’une contestation de plus en plus vive. Pourtant elle connait une singulière persistance sociale en tant que concept opérationnel qui donne aux êtres humains une certaine légitimité pour gérer, et souvent détruire, certaines espèces.
Alors que la France a adopté en 2016 la loi sur la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, la question des « nuisibles  » reprend une singulière acuité avec la multiplication d’espèces exotiques envahissantes et les vives controverses qui, notamment, demeurent autour du loup, de l’ours, du renard mais aussi de l’utilisation des insecticides et des herbicides pour se défaire de « gêneurs  » animaux ou végétaux. Si la notion de « nuisible  » demeure centrale dans la gestion du sauvage par nos sociétés, elle s’avère très variable selon l’époque, l’espèce, le territoire ou le groupe social considéré.
Pour dresser un état de la recherche, historiciser cette notion et éclairer les enjeux actuels, il convient de croiser les regards afin de caractériser les différentes conceptions de la notion de « nuisible  » qui coexistent actuellement et d’en retracer les origines, tout en s’ouvrant aux acteurs du présent. Ainsi, cet ouvrage, qui est issu du colloque du même nom organisé par l’association en 2017 entend contribuer à explorer les interactions entre les sociétés et la nature, et permettre de mieux saisir leurs coévolutions.
Il est publié sous la direction de Rémi LUGLIA, agrégé et docteur en Histoire, membre associé du Pôle rural - MRSH et à HisTeMé (ex-CRHQ. EA 7455), Université de Caen Normandie. Il a publié en 2015 aux Presses Universitaires de Rennes Des savants pour protéger la nature. La Société d’acclimatation (1854-1960).
Rennes, PUR, coll. « Histoire  », octobre 2018, 344 p., ISBN : 978-2-7535-7479-3.